I- Quelques rappels historiques

Les mains courantes dites débillardées apparaissent à partir du 16ème siècle. Les escaliers sont en bois et la main courante suit généralement la forme du limon. Mathurin Jousse propose, en 1702, une épure peu exacte. On commence à avoir des mains courantes sur les balustrades d’escaliers à la française. Les raccords sont généralement peu esthétiques du fait du saut du palier.

           Mathurin Jousse (1702)   Ferté-Loupière, escalier bois, Louis XIII           Chalon-sur-Saûne, escalier bois

A- Pourquoi passe-t-on de la balustrade bois à des balustrades en serrurerie ?

Il faut bien penser que l'escalier est l'œuvre du charpentier qui a peu de raisons d'employer le métal. Le fer coéte, au 16ème siècle, relativement cher. Le système corporatif oblige de faire intervenir le serrurier pour faire ce travail. Il faut, de plus, que ce type de balustrade soit demandé par le client ou dessiné par l'architecte.

L'escalier, dans les habitations, est un moyen de commodité pour accéder aux étages. Au début il est relégué à l'arrière de la maison ou mis dans un endroit oû il est le plus pratique : il peut être cloisonné, mis dans une tourelle ou conçu comme un ouvrage extérieur au bâtiment. 

Au 16ème siècle, il commence à devenir un élément du décor. Les formes lourdes de l'époque Louis XIII vont peu à peu disparaître. L'escalier va changer de place, il s'ouvre et s'aère. Il devient un élément de décoration. Les balustres massifs disparaissent au profit d'éléments de serrurerie laissant passer la lumière et donnant de ce fait beaucoup plus de légèreté à l'ouvrage. L'escalier et sa cage vont permettre au propriétaire d'affirmer sa raison sociale.

L'escalier Louis XIII est modifié soit dans sa volée de départ soit dans sa totalité. Les poteaux sont recoupés lorsque c'est techniquement possible, les balustres supprimés et remplacés par des éléments en ferronnerie. Le fer forgé apparaît au début du 17ème siècle. On peut citer comme exemple, la modernisation de l'hôtel Concini : l'escalier en bois est remplacé par un escalier en pierre et une rampe en ferronnerie.

Parmi les plus anciennes rampes en fer forgé à Paris, on peut noter, celle de l'hôtel d'Assy (1642), celle du 4 rue des Célestins (1645) et celle du pavillon d'Anne d'Autriche au Val de Grace. A partir du milieu du 17ème siècle, le fer devient plus abondant mais n'est toujours pas bon marché. Néanmoins, il finit par gagner certaines maisons plus modestes.